Voilà donc l'hypercandidat... Celui qui durant un peu plus de 60 jours va tenter de démontrer que rien n'est joué. Il est sans doute celui qui y croit le plus à droite. Ou fait le mieux semblant d'y croire. Nicolas Sarkozy candidat, cela ne change rien. Cela change tout, dit-il. D'où cette accélération de son calendrier d'entrée en campagne. «J'ai hâte de retrouver les Français sans la lourdeur du protocole», a-t-il affirmé sur TF1. Inaudible dans son habit de Président, il prend à revers le principe selon lequel un chef de l'Etat sortant doit jouer à fond la carte des attributs du pouvoir liés à sa fonction.
Pour lui, ce sera l'inverse. L'opération déprésidentialisation a été lancée mercredi soir. Le candidat -bête de campagne supposée- doit maintenant faire oublier le président de la République. Avec une parole libérée du carcan des institutions et des propositions flattant les instincts de cette «droite culturelle» majoritaire dans le pays, comme le croit l'Elysée. Comme en 2007, la «valeur travail» est mise au centre du discours avec la promesse d'une «France forte» pour «protéger» ses citoyens.
Plus prosaïquement, cette entrée dans la bataille présidentielle est sans doute la dernière fenêtre de tir pour essayer de créer une dynamique de reconquête de l'opinion. Toutes les tentatives de ces dernières semaines se sont soldées par des échecs patents. Qui s