Avec Patrick Buisson, la presse, la gauche et les bobos tiennent leur méchant facho. Et ça, l'intéressé adore. Il faut dire qu'avec lui, tout y est. Une gueule et des clichés - rares - où il apparaît derrière des tentures ou dans des lumières opaques. Un passé de bon soldat à l'extrême droite qui l'a vu diriger les rédactions de Minute et du Crapouillot, avant de passer par le sas de décompression de Valeurs actuelles. Des idées toujours radicales qui, combinées à son éloquence, en font le gardien de la droite culturelle.
«Racines». Celui que Nicolas Sarkozy appelle «mon hémisphère droit» a pris aujourd'hui une place débordante dans le cerveau de son mentor. A la veille de l'entrée en campagne du chef de l'Etat, c'est la ligne Buisson - à droite, toute ! - qui s'est imposée face aux tenants d'un positionnement plus unitaire, plus rassembleur pour un président sortant. Le non à l'euthanasie, au mariage et à l'adoption pour les couples homosexuels, c'est lui. Idem pour les référendums sur les devoirs des chômeurs et la politique en matière de droits pour les immigrés. Son pari : puisque les valeurs de la droite sont majoritaires dans le «pays réel» qui vote, il faut lui envoyer des signaux clairs. En 2007, il avait mis dans la bouche du candidat ses formules sur «les racines chrétiennes de la France», avant de lui concocter le thème de l'identité nationale. Payant en campagne, mais désastreux dans sa mise en œuvre à