Menu
Libération
Interview

Désir: «Les Français ne le croient plus, ne l'attendent plus»

Article réservé aux abonnés
L'eurodéputé (PS) Harlem Désir réagit à l'entrée en campagne de Nicolas Sarkozy, et estime que «deux mois ne suffiront pas à effacer l’échec de cinq ans de politique pendant lesquels il a tourné le dos aux Français».
Harlem Désir le 8 octobre 2011 à Paris. (Photo Thomas Samson. AFP)
publié le 16 février 2012 à 14h38

Le PS tire, sans surprises, à boulets rouges sur l'annonce de la candidature de Nicolas Sarkozy. «Peu convaincant» et «peu convaincu» d'après Laurent Fabius, «artificiel», selon Ségolène Royal, aucun «scoop» pour Jean-Marc Ayrault... Etes-vous au diapason?

J’ai vu un Nicolas Sarkozy empesé qui a présenté sa candidature comme s’il réglait une formalité. Sans force ni conviction. Il a essayé, en faisant profil bas, d’atténuer le rejet que suscite, depuis des semaines, l’approche de son entrée en campagne. C’était une non surprise par excellence.

Le président sortant ne semblait-il pas pressé, voire soulagé, d’entrer en campagne, de redevenir candidat?

Les Français connaissent tous ses trucs et savent les décrypter. A qui veut-il faire croire qu’il sera le candidat du peuple après avoir été, pendant cinq ans, le président des riches? Deux mois de campagne ne suffiront pas à effacer l’échec de cinq ans de politique pendant lesquels il a tourné le dos aux Français. Nicolas Sarkozy a présenté son entrée en campagne comme un impérieux devoir alors qu’il a abandonné les Français, bafoué ses promesses sur l’emploi, sur le pouvoir d’achat, sur les entreprises qui ne devaient pas fermer.

Il a à nouveau insisté sur sa promesse de consulter les Français par référendum. Qu’en pensez-vous?

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il aime cultiver les paradoxes