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Libération

Nicolas Sarkozy et le syndrome de Marengo

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publié le 16 février 2012 à 0h00

Nicolas Sarkozy a fait un rêve : son entrée officielle en campagne va provoquer le surgissement d’un syndrome de Marengo. Marengo, ce fut en effet la bataille la plus surprenante, la plus inattendue, presque la plus extravagante de la campagne d’Italie. Elle eut lieu le 14 juin 1800. Trente mille Autrichiens sous le commandement du maréchal Melas affrontent 22 000 puis 28 000 Français menés par le Premier consul. Bonaparte croit d’abord qu’il s’agit d’une attaque de diversion et éparpille imprudemment ses unités. Les Autrichiens disposent d’une artillerie très supérieure. Malgré leur courage, les divisions françaises doivent reculer, puis se débandent. A 17 heures, la bataille est perdue. Melas part annoncer son triomphe à l’empereur François II. A 22 heures, le Premier consul a gagné. L’arrivée de Desaix et la charge célèbre de Kellermann ont, en pleine retraite, presque en déroute, permis d’inverser le sort des armes. D’abord vaincu, Bonaparte a renversé la situation.

Nicolas Sarkozy a déjà respecté à la lettre la première moitié du scénario. A dix semaines du vote, il apparaît vaincu. Dans les sondages, François Hollande mène largement. Au premier tour, il est crédité en moyenne de 30% contre 25% à Nicolas Sarkozy. Au second tour, les enquêtes lui attribuent actuellement un large succès avec 58% ou 59% des voix. L’ordre d’arrivée au premier tour est l’inverse de celui de 2007. Le score du second tour est sans précédent à moins de trois mois du scrutin. Les électeurs de Fra