Pendant la campagne présidentielle, «Libération» s'invite à Hem, près de Lille.
Le référendum sur les chômeurs, le travail, et «l'assistanat»
? Réponse avec Ahmed, 30 ans, chauffeur de poids-lourds entre intérim et chômage, devant la Maison de l'emploi et des services publics de Hem. Sourire éclatant, le jeune homme trouve que c'est
«n'importe quoi.»
«On a cotisé, non? S'ils veulent supprimer les indemnités chômage, qu'ils le fassent, mais qu'ils garantissent l'emploi à tout le monde.»
Lui, il a cotisé trois ans, quand il était chauffeur-livreur.
«Ce référendum, c'est une arnaque.»
À Hem, le chômage est à 16%. Beaucoup plus ici, dans le quartier populaire des Hauts-Champs. «Je connais plein de gens qui travaillent 4 ou 5 mois sur un an. Moi, je ne sais pas encore si je travaille lundi. Pendant ce temps là, les factures de gaz, d'électricité, d'eau, elles continuent à tomber. Je peux pas faire de sortie cinéma. J'ai "faim", j'en veux, je veux bien gagner ma vie». Tant qu'il n'est pas en CDI, il se sent toujours chômeur. «La personne qui tombe au chômage, elle a déjà 30% de moins sur son compte en banque. Si on lui enlève tout, ça veut dire quoi?» Il est au «chômage» depuis trois ans, et jongle avec l'intérim, depuis six mois. Il a travaillé cette nuit et remet ça demain matin.
«Je veux bien travailler soixante heures par semaine»
Que dit le président