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Libération

L’esprit de clichés du candidat

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2007-2012, même combat pour Sarkozy, qui use de poncifs récurrents vantant la France éternelle.
publié le 17 février 2012 à 0h00

La solitude de l'homme providentiel. Visage fermé, on le surprend dans un poignant face-à-face avec l'Histoire, absorbé dans sa méditation sur le poids écrasant de ses responsabilités. Costume sombre, vieilles pierres et regard pénétré : la similitude entre ces deux images est frappante. Elles ont été publiées notamment, à cinq ans d'intervalle, par le Figaro (16 janvier 2007), puis par le Figaro Magazine (11 février 2012).

Il s'agissait, dans les deux cas, d'illustrer l'entrée en campagne du candidat Sarkozy sous le sceau de la France éternelle. «Nous sommes les héritiers de deux mille ans de chrétienté», avait-il proclamé le 14 janvier 2007 dans son mémorable discours d'investiture. Le lendemain, en toute humilité, il allait donc se faire photographier au Mont-Saint-Michel, ce «site absolument extraordinaire qui doit porter l'idée que la France, ce n'est pas fini, que la France est ce pays à nul autre pareil».Le revoilà, un quinquennat plus tard, même pose, même gravité, dans la chapelle de Vaucouleurs (Meuse). D'où la Pucelle partit accomplir sa mission. Il célèbre Jeanne, incarnation de «l'unité nationale» et «première résistance française dans les épreuves». Cette «résistance» dont il serait l'héritier. Lui, Sarkozy, le seul capable de faire face à «la crise absolument sans précédent» qui ravage l'Europe.

Ainsi commence le récit fabuleux imaginé par les stratèges de l'Elysée. Voici l'épopée d'un candi