Louis Aliot, vice-président du Front national et compagnon à la ville de Marine Le Pen, avait bien fourbi son argumentaire. Constitutionnaliste, docteur en droit public et depuis peu avocat, il défendait hier matin devant le Conseil constitutionnel la QPC (question préalable de constitutionnalité) déposée par le parti d’extrême droite. Le FN, qui peine à réunir les 500 parrainages nécessaires pour se lancer dans la course à l’Elysée, demande aux neufs Sages de rétablir l’anonymat des signatures, seul moyen selon le FN pour que les élus paraphent sans craindre les pressions.
«Menaces». Depuis 1976, la loi prévoit que le Conseil constitutionnel publie le nom de 500 parrains tirés au sort. «La question du pluralisme et de sa réalisation concrète est au cœur du débat», a déclaré Aliot sur un ton calme et posé, conforme à la solennité du lieu. Il se référait à l'article 4 de la Constitution qui, depuis la réforme de 2008, stipule que «la loi garantit les expressions pluralistes des opinions et la participation équitable des partis» à la démocratie. Pour Aliot qui, dans le dossier remis aux juges constitutionnels, a joint une dizaine de témoignages de maires faisant état des pressions qu'ils ont subies, «le fameux principe de transparence ne résiste pas à l'analyse des faits. Si des pressions et des menaces existent sur les maires appelés à parrainer un candidat, alors il n'y a aucune transparence possible».
Des arguments repris par les av