Lors de son premier meeting de candidat à Annecy, Nicolas Sarkozy s’en est pris à «l’entre-soi des élites politiques, économiques, administratives» mais aussi «syndicales». Il a jugé que «les corps intermédiaires font écran entre le peuple et le gouvernement». Cette ligne vous inquiète-t-elle ?
Oui. A trop forcer sur ce soi-disant recours au peuple, on fragilise la démocratie. Car la démocratie c’est aussi la démocratie représentative. Et Nicolas Sarkozy devrait sans doute tenir compte de son propre parti qui ne semble pas être un exemple de canal direct avec le peuple, malgré le «p» de «populaire».
Ces déclarations font écho à sa proposition d’organiser des référendums, sur le traitement des chômeurs et des étrangers. Qu’en avez-vous pensé ?
On a été très critique, à la fois sur le contenu des deux référendums qu’il propose, et sur la méthode même du référendum. Laquelle est clairement présentée par Nicolas Sarkozy comme le summum de la démocratie directe au mépris de la démocratie sociale. Or la nouvelle loi refondant la représentativité des syndicats nous donne précisément les outils pour discuter d’un nouveau régime d’assurance chômage. Nicolas Sarkozy cherche donc à contraindr