Cafouillage au sommet de l’Etat sur le projet de référendum proposé par le président de la République sur les chômeurs. Interrogé hier matin sur la question qui serait posée aux Français, le Premier ministre a livré, sur RTL, une version assez différente de celle avancée par Nicolas Sarkozy une semaine plus tôt. Sans rendre, cependant, le projet plus réaliste, tant sa proposition semble incongrue. Ainsi, selon François Fillon, la question du référendum serait moins celle de la formation obligatoire des chômeurs, que le transfert de l’ensemble des fonds de la formation professionnelle… vers les seuls demandeurs d’emploi. Une proposition que son entourage a tempérée, hier, au vu de son infaisabilité. Retour sur un dossier complexe confronté aux projets de l’exécutif.
Quelle est la situation actuelle des chômeurs en matière de formation ?
La formation professionnelle en France, tous publics confondus, représentait 30 milliards d'euros en 2009. Sur cette enveloppe, 13%, soit 3,8 milliards, étaient consacrés, via divers canaux, aux demandeurs d'emploi. Un montant qui a permis, pour 10% à 30% d'entre eux (selon la façon de calculer) de bénéficier d'une formation. Soit beaucoup moins que les salariés, dont près de la moitié ont recours à la formation continue chaque année. Une situation jugée peu satisfaisante, même si l'on fait aussi remarquer, du côté de Pôle Emploi, que «tous les chômeurs, notamment les jeunes diplômés, n'ont pas besoin d'une formation».