Du jamais-vu. Claude Bartolone, président (PS) du conseil général de Seine-Saint-Denis, demande la disparition de son département dans une fusion avec Paris, les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne. Une requête d'autant plus étonnante que l'élu avait protesté en 2009 contre cette solution qui figurait dans le rapport Balladur sur la réforme des territoires.
Ce revirement intervient alors que le département croule sous les difficultés budgétaires. Patrick Devedjian, président (UMP) du conseil général des Hauts-de-Seine, n'y voit pas une raison pour engloutir sa collectivité dans cette sorte de suicide territorial. C'est pour lui une «fuite en avant devant le résultat d'une mauvaise gestion». A Paris, Bertrand Delanoë ne dit mot. Quant à Jean-Paul Huchon, président (PS) de la région Ile-de-France, il s'alarme de l'émergence «d'un monstre». Claude Bartolone a choisi, dit-il, «une solution de catastrophe». L'intéressé s'explique.
Est-ce pour des raisons de budget que vous demandez la fusion de la Seine-Saint-Denis dans le Grand Paris ?
Les difficultés financières ne sont pas nouvelles, ni pour moi ni pour les autres. S'il ne s'agissait que de répondre à ce constat, je ne demanderais que la péréquation des ressources entre collectivités. En 2008, quand Philippe Dallier [sénateur UMP de Seine-Saint-Denis, ndlr] a préconisé la fusion des quatre départements dans son rapport, j'étais réservé. Je