Des gloups ont été entendus dans les rangs du Parc Channot réservés aux parlementaires. A la fin de son premier grand discours de campagne à Marseille, Nicolas Sarkozy lance une petite bombe. Le président-candidat annonce sa volonté de réviser le mode de scrutin pour les législatives afin d'aller vers une dose de proportionnelle et plaide pour la réduction du nombre de parlementaires.

Pour justifier une réforme qu'il sait impopulaire dans son camp, Sarkozy avance un argument alambiqué. Ce serait l'accord passé entre le PS et Europe-Ecologie Les Verts, notamment sur le nucléaire, qui obligerait à en finir avec le scrutin uninominal à deux tours pour élire les députés. Pas évident. Le Président s'explique: ce mode de scrutin «tient à l'écart du Parlement de grands courants de notre vie politique et qui pousse en définitive aux manoeuvres d'appareil. Sur le nucléaire, un courant politique a négocié avec un autre sur tapis vert.»

Depuis sa signature de l'accord, en novembres, après des négociations chaotiques entre socialistes et écologistes, l'UMP pilonne cet accord: «On nous dit qu'on va fermer 24 réacteurs nucléaires pour faire un accord avec les Verts sur 15 circonscriptions. C'est une folie, il n'y a pas d'autre mot»,