Grâce entre autres à l'action de la Fondation Abbé Pierre, tout le monde connaît l'importance sociale de la question du logement: difficultés des ménages à revenus modestes ou moyens pour y accéder, pénurie de logements sociaux, conséquences des hausses de prix des habitations et des loyers. Ces questions sont évidemment importantes, mais à trop s'en préoccuper, on en oublie la dimension économique et l'importance de la politique de la ville pour la prospérité nationale.
Dans «The Gated City», l'économiste Ryan Avent avance une explication originale au ralentissement de la croissance économique dans les pays occidentaux : le fait que la population s'installe de moins en moins dans les zones urbaines dans lesquelles le PIB par habitant et les revenus sont élevés, au profit de régions moins prospères. Aux Etats-Unis par exemple, la baie de San Francisco perd des habitants et la ville de Phoenix en gagne, alors que le salaire moyen y est moitié moindre. C'est le prix du logement qui explique ce phénomène: à quoi bon toucher un salaire plus élevé s'il est absorbé par un prix du logement prohibitif ? Le prix élevé des logements dans les grandes villes réduit donc la croissance économique, en empêchant les gens d'accéder aux emplois les plus productifs. S'y ajoutent les conséquences sociales, mais aussi environnementales, en poussant les m