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Libération
Analyse

Hollande peaufine la stratégie de l’esquive

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Largement attaqué par Sarkozy, le candidat socialiste a choisi de ne pas répondre… ou presque.
publié le 20 février 2012 à 0h00

«Ne jamais être le méchant», comme il l'a répété tout le week-end de la Corrèze à Paris, c'est le credo de François Hollande. A la tête du Parti socialiste, ce trait de caractère s'est incarné dans la «synthèse» - synonyme d'unité pour les uns, d'immobilisme pour les autres. Pendant la primaire, Hollande a bien pris soin de ne jamais répondre aux attaques allant crescendo de sa rivale Martine Aubry, qui l'avait érigé en héraut de la «gauche molle». Et visiblement, il ne voit pas de raison de ne pas continuer sur le mode de la force tranquille.

Alors que Nicolas Sarkozy a consacré les neuf dixièmes de son discours de Marseille à vilipender la gauche et son candidat à l'Elysée, Hollande a refusé de descendre dans la «cour de récréation».«La violence et l'insulte, c'est un signe de faiblesse. Quand on est président sortant, on doit être fier de ce que l'on a fait, on doit même ignorer ses concurrents. On doit porter une politique», a recommandé le socialiste sur BFM TV, ironisant sur«l'obsession» que le candidat-président faisait sur sa personne.

«Sourire». Accusé par Sarkozy de tenir un double discours sur le monde de la finance - socialiste à Paris, libéral à Londres -, Hollande a confirmé sa position du Bourget : «Je maintiens que la finance est notre adversaire quand elle devient folle.» Quant à l'appel au peuple de Sarkozy, «ça prêterait presque à sourire», selon le socialiste.