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Libération

Référendum : les militants perplexes

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La proposition de Sarkozy semble ne pas séduire ses supporteurs.
publié le 20 février 2012 à 0h00

Dans le parc des expositions, une foule de militants se presse devant la vaste salle où Nicolas Sarkozy fait son discours. Ils n’ont pu entrer, regardent l’écran géant. La voix présidentielle résonne sous le ciel d’un bleu électrique. Elle joue pour le moment du peuple contre les élites, promet le recours au référendum à chaque blocage institutionnel.

Eux, militants UMP, semblent très loin d'être convaincus. Il faut même insister, fouiller la foule pour dénicher quelques partisans de ces consultations. La plupart sont réticents ou perplexes, quelques-uns franchement opposés. Erick (45 ans), chef d'entreprise, rappelle que «les référendums, c'est dangereux. Sarko a déjà pu le constater. Il était comme beaucoup d'entre nous du mauvais côté sur la Constitution européenne, et a ensuite perdu le seul référendum qu'il a lui-même lancé, sur la Corse». Il concède cependant que l'idée est «maligne». Que, «peut-être, les gens attendent cela pour avoir l'impression d'être écoutés». Mais«ce n'est pas parce que le peuple est souverain qu'il ne se trompe pas. Il lui arrive même d'être très con lui aussi».

«Plébiscites». Des Jeunes Populaires arrivés en retard enfilent à la va-vite des tee-shirts aux couleurs de la «France forte». Stéphane, 20 ans, étudiant en fac d'éco, annonce franchement qu'il est «complètement contre» des référendums réguliers. «Si on vote sur un programme, dit-il, c'est pour qu'il soit appliqué.