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Libération

Sarkozy entonne le refrain populaire

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Pour son premier grand meeting, hier à Marseille, le candidat de l’UMP a poursuivi son offensive contre les «élites», s’imaginant en «candidat du peuple».
publié le 20 février 2012 à 0h00

Lui seul face au peuple. Rien ni personne ne doit venir troubler cette rencontre unique. Ni les partis, ni les élus, ni aucun de ces «corps intermédiaires qui prétendent parler au nom des Français et qui, en réalité, confisquent leur parole». A Marseille, pour son premier grand meeting régional, Nicolas Sarkozy a poursuivi hier, de manière très théâtrale, l'offensive contre les élites inaugurée le 11 février dans son entretien au Figaro Magazine. Avant lui, le truculent maire de la ville, Jean-Claude Gaudin, avait chauffé la salle, faisant huer par près de 15 000 participants le «petit microcosme qui a décidé que cette élection était jouée et que les Français n'avaient plus leur mot à dire».

«Je vais à cette rencontre sans protocole, sans intermédiaire, plus libre que je ne l'ai jamais été», a lancé Sarkozy, très cabotin. A défaut de protocole, ses communicants avaient soigné le décor. Aucune pancarte, aucune banderole portant le nom du candidat ou le sigle de l'UMP. Rien d'autre qu'une marée de drapeaux tricolores. Accompagné d'une musique angoissante, saturée de basses étourdissantes, le Président monte à la tribune pour parler de la France et des Français, sous le regard épaté de Carla Bruni, assise au premier rang entre François Fillon et Jean-François Copé.

Joueur d'échecs. Le candidat ne se lasse pas de promettre de «rendre la parole» aux Français. «Je ne serai pas le candidat d'une petite élite contre le