Pour les filles, il était un client. Pour les deux chefs d'entreprise, un ami amené à devenir potentiellement l'homme le plus puissant de France. Pour les policiers qui ont participé à quelques escapades outre-Atlantique, Dominique Strauss-Kahn représentait l'espoir de participer à l'élaboration de sa politique sécuritaire. Les huit personnes mises en examen dans le dossier de proxénétisme du Carlton de Lille, ainsi que les témoins entendus par la justice depuis le début de l'affaire, en octobre, ont tous été questionnés sur l'ancien patron du Fonds monétaire international (FMI). DSK savait-il que les filles étaient rémunérées ? A-t-il été violent ? A-t-il payé pour les multiples parties fines organisées à Lille, Paris et Washington ? A-t-il remercié ses amis pour leurs bons et loyaux services ? Si oui, comment ? Les enquêteurs de la police judiciaire du Nord, qui doivent entendre DSK sous le régime de la garde à vue ce matin dès 9 heures, vont s'appuyer sur leurs réponses. Voici leurs versions des faits, d'après des procès-verbaux que Libération a pu consulter.
«L'objectif n'était pas de le corrompre» David Roquet, directeur d'une filiale d'Eiffage
C'est lui qui organisait les soirées, avec Fabrice Paszkowski, l'ami de Lens. Lui qui se déplaçait parfois pour sélectionner les filles. Lui, encore, qui finançait certaines parties fines et voyages aux Etats-Unis sur le compte de son entreprise. David Roquet a été mis en examen pour escro