Le cadre juridique de sa garde à vue est lourd. Quelques minutes après son arrivée dans l'ancienne caserne de gendarmerie de Lille (Nord), les enquêteurs de la police judiciaire en charge de l'affaire du Carlton ont signifié à Dominique Strauss-Kahn qu'il serait entendu pour «complicité de proxénétisme aggravé en bande organisée» et «recel d'abus de biens sociaux». Sa garde à vue, qui peut durer jusqu'à 96 heures, a été prolongée hier soir par un juge d'instruction. Elle ne devrait pas excéder 48 heures. A l'issue de celle-ci, l'ancien patron du FMI, arrivé à Lille dans une voiture aux vitres teintées et sans faire aucune déclaration, peut ressortir libre. Ou être mis en examen.
Soirées. La complicité de proxénétisme est le chef le plus lourd. Pour que celui-ci soit retenu, il faut que les enquêteurs considèrent que DSK a demandé à ses amis chefs d'entreprise du Nord d'organiser des soirées avec des prostituées. Des virées qui se sont tenues depuis 2009 à Paris, Lille, Bruxelles et Washington.
Or, tant Fabrice Paszkowski - patron d'une entreprise médicale de Lens - que David Roquet - patron d'une filiale d'Eiffage - ont répété aux enquêteurs que DSK ne leur demandait rien (Libération d'hier). Se contentant de «profiter» des parties fines. «Si DSK reste sur cette ligne, les enquêteurs pourront toujours s'appuyer sur les échanges entre lui et ses amis, remarque une source proche du dossier. Et notamment les SMS envoyés à P