Sacrée Europe. A chaque fois qu'elle déboule dans le débat politique français, la voilà qui menace la gauche de divisions : du traité de Maastricht à celui de Lisbonne, en passant par le traité constitutionnel européen (TCE) rejeté en 2005 par référendum et dont le PS garde quelques stigmates. Hier, c'est par la porte parlementaire que s'est représentée la question européenne. Au lendemain de l'accord entre les pays de la zone euro sur un plan d'aide géant de la Grèce (lire page 4), les députés ont adopté, hier soir, le projet de loi autorisant la mise en place du Mécanisme européen de stabilité (MES) par 256 voix contre 44 et 131 abstentions. Plus richement doté - 500 milliards d'euros - que l'actuel Fonds européen de stabilité financière qu'il doit remplacer en 2013, le MES permettra d'offrir rapidement du cash à des pays de la zone euro empêtrés dans la crise. Mais s'il est juridiquement distinct du pacte de discipline budgétaire - conclu entre 25 Etats de l'UE - qui doit être signé le 1er mars, les pays voulant bénéficier du MES devront s'y conformer. Ils auront notamment l'obligation d'inscrire la «règle d'or» de l'équilibre budgétaire dans leur Constitution. Ce que refusent les partis de gauche.
«Message». Assez pour voir cette fois-ci la gauche unie dans un vote contre ? Non. A l'Assemblée nationale, les députés socialistes ont choisi hier l'abstention (une vingtaine, dont Henri Emmanuelli, ont voté contre). D'abord pour ne pas lais