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TRIBUNE

Refonder la République : le vrai débat

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par Paul Alliès, Secrétaire national adjoint à la rénovation du Parti Socialiste, conseiller régional du Languedoc-Roussillon.
publié le 23 février 2012 à 0h00

Les campagnes présidentielles n'ont jamais été le moment propice pour débattre des défauts de nos institutions et des remèdes à y apporter. Pourtant, en 2007, le candidat Nicolas Sarkozy a fait la promesse électorale de réformer en profondeur la Ve République. Et il l'a tenue : une substantielle révision a été votée par le Congrès le 21 juillet 2008. Depuis, l'hyper-présidentialisme s'est renforcé plus que jamais. Si bien qu'un défi est lancé à la gauche aujourd'hui : elle qui n'a jamais réussi à démocratiser ce régime laissera-t-elle le débat sous le boisseau dans cette campagne et le monopole de la révision à la droite ? Pour le relever, elle doit s'emparer de deux questions : l'une de méthode et l'autre de contenu.

La méthode est plurielle : du recours à l’une ou l’autre procédure de référendum jusqu’à l’élection d’une assemblée constituante, trois candidats en lice (François Hollande, Eva Joly, Jean-Luc Mélenchon) les proposent avec plus ou moins de précision.

Pour ce qui est du référendum, la conquête par la gauche de la majorité du Sénat en septembre a levé un obstacle majeur si, par hypothèse, celle-ci l’emportait aux législatives de juin. L’exigence de l’article 89, qui veut que le projet ou la proposition de révision soient votés en termes identiques par les deux chambres avant d’être soumis au Congrès ou à référendum, sera aisément satisfaite. La question du périmètre de la révision se posera, mais peut-on se contenter d’un débat exclusivement parlementair