Consterné, déçu. Et même «politiquement apatride». Dans un courriel interne que Libération s'est procuré, Daniel Cohn-Bendit ne mâche pas ses mots. «Le climat de cette campagne présidentielle globalement hypocrite est plutôt malsain et intellectuellement choquant» écrit l'eurodéputé dans un «billet d'humeur» envoyé aujourd'hui aux candidats d'Europe-Ecologie les Verts aux législatives qui sollicitent son soutien. La décision des Verts de ne pas voter en faveur du mécanisme européen de stabilité (MES), mardi soir à l'Assemblée nationale, contrairement à l'avis des eurodéputés Europe-Ecologie, est une faute politique à ses yeux. Cohn-Bendit juge l'évolution d'Europe-Ecologie, qu'il a co-inventé aux européennes de 2009 «décevante». Avant de se dire disponible pour venir soutenir les candidats à condition qu'on ne lui demande pas de faire de la langue de bois, critiquant le tropisme "mélenchonien" et gauche de gauche qui semble avoir pris le dessus dans une partie du mouvement, contre l'esprit d'ouverture anticonformiste face à la droite et la gauche productiviste qu'il promeut.
Le texte ci-dessous est signé Dany Cohn-Bendit, le 24 férvier 2012.
Billet d'humeur "bariolée"
Je suis touché par cette avalanche d'invitations de candidats "Europe-Ecologie" me demandant d'aller les soutenir pour les législatives. Je préfère cependant annoncer la couleur afin d'éviter les éventuels malentendus.
Pour commencer, je ne peux m'empêcher de