Plus c'est gros, plus ça passe. Pour ne pas avoir à répondre de sa politique en matière d'emploi, le président candidat essaie de détourner l'attention sur les chômeurs! Le premier ministre s'est lancé à son tour dans une inquiétante improvisation, privilégiant la stigmatisation et la division.
D'abord l'improvisation: on a beau être en campagne, il y a des sujets graves qui méritent mieux que des déclarations à l'emporte pièce. Pas moins de trois propositions de référendums différentes en trois jours, voilà qui en dit long sur le sérieux de Messieurs Fillon et Sarkozy. Deux chiffres sont balancés au petit bonheur la chance, censés étayer une éclatante «démonstration». La formation professionnelle en France coûte chaque année environ trente milliards d'euros. Et seuls 10% des chômeurs bénéficient d'une formation. Il suffirait donc de consacrer ces trente milliards à la formation des chômeurs, et la France retrouvera le chemin de l'emploi.
La fausse cagnotte de 30 milliards
Nicolas Sarkozy nous a habitués aux raisonnements hasardeux. Mais de la part d'un ancien ministre du travail, on était en droit d'attendre moins d'amateurisme. Les désormais fameux «30 milliards» de la formation professionnelle, que Fillon fait mine d'avoir découvert sous le sabot d'un cheval, ne servent pas à rien! Il suffit de se référer au document budgétaire pu