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ENQUETE

Hollande, le refoulé de l’étranger

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Le socialiste, qui cherche à rattraper son retard diplomatique, peine à rencontrer les dirigeants mondiaux.
François Hollande invité du 7-9 de France Inter le 23 février 2012 (Photo Sébastien Calvet)
publié le 24 février 2012 à 0h00

C'était une confidence chuchotée devant 10 000 personnes. La semaine dernière à Rouen, Laurent Fabius, chargé par François Hollande de le représenter à l'étranger, jurait que «les chancelleries, à quelques exceptions près, ne verraient pas d'un mauvais œil un changement s'opérer à la tête de la France». De retour d'une tournée au Moyen-Orient, l'ex-Premier ministre ajoutait, un ton plus bas, qu'à la fin de ses entretiens «certains, et non des moindres, [lui] disaient "dites bonne chance à François Hollande"».

C'était avant son départ pour Pékin où il a été si fraîchement reçu qu'il a écourté sa visite pour filer au Japon. A Tokyo, il a pour le coup reçu un accueil de haut rang, rencontrant le chef du gouvernement et une palanquée de ministres. «Peut-être que les Chinois ont été vexés que Hollande ne vienne pas en personne», glisse-t-on de source diplomatique française à Pékin. Par parallélisme des formes, moins de huit jours plus tôt, Jean-François Copé, patron de l'UMP, rencontrait le numéro 8 du Parti communiste chinois. Mais, dans un pays très à cheval sur le protocole, à qui faire rencontrer le représentant d'un candidat à la présidence ? Les dirigeants chinois doivent aussi avoir en mémoire les images d'un Fabius manifestant souvent en faveur des droits de l'homme dans la République populaire ainsi que les déclarations très fermes de Hollande sur la convertibilité du yuan. Mais, pour Fabius, «il n'y a pas eu de rejet, juste une confusion»,<