Sur le coup, les bénévoles n’avaient pas moufté. Les voleurs n’avaient rien pris. La troisième fois, en octobre, ils ont décidé de porter plainte. Et d’alerter la presse. Un congélateur plein - plus de 300 litres de nourriture - avait été vidé. Et ils ont écrit ce mot : «Vous qui passez de nuit aux Restos du cœur, sachez que nous sommes ouverts les mardis et mercredis. Si vous avez faim, vous n’aurez même pas à cambrioler. Nous vous donnerons très volontiers à manger». Le message est toujours affiché sur la porte du local, situé dans les anciens bains-douches de la ville de Thouars, 10 000 habitants, dans les Deux-Sèvres.
Ce mercredi de février où la neige recouvre tout, les champs et les vignes, les bénéficiaires - beaucoup de familles monoparentales et de retraités - sont un peu moins nombreux que d'habitude. 200 boîtes de plats cuisinés (raviolis, saucisses-lentilles) sont tout de même parties, ainsi que trois caisses de thon, 162 briques de soupe (aux poireaux et pommes de terre, à la tomate…), ou 464 portions de camembert. Chaque semaine, 3 090 repas sont ainsi distribués. Et le nombre de bénéficiaires va en augmentant. L'an dernier, 255 familles étaient prises en charge. Aujourd'hui, elles sont déjà 250. «Cette année, 45% des personnes sont nouvelles, souligne Martine Allouy, responsable. Ils n'avaient jamais mis les pieds aux Restos.»
Un tissu associatif dense
Thouars est une jolie petite cité, labellisée «ville fleurie d’art et d’histo