«Tous à l’usine !» les candidats à l’élection présidentielle se sont donné le mot. Hier, l’un était à Florange chez ArcelorMittal, l’autre à Petit-Couronne, chez Petroplus. Plus les emplois industriels disparaissent, plus les candidats courent s’afficher aux côtés des ouvriers en danger. Cette soudaine sollicitude a le mérite de rappeler la violence d’une saignée industrielle qui, en une décennie, a condamné plus de 700 000 emplois. La violence de la crise en menace des milliers d’autres. Mais cette course à l’ouvrier souligne a contrario combien la politique s’abîme quand elle ne fait que de la politique et rien d’autre. Il serait certes injuste de rendre Nicolas Sarkozy responsable de la fermeture des hauts-fourneaux de Gandrange, par exemple, mais sa promesse martiale de solution aussi soudaine qu’inconsidérée avait déjà mis à mal la crédibilité du Président en 2008. Les sauvetages miraculeux, ces trois dernières semaines, d’une usine de Lejaby et d’une autre de Photowatt par le biais de deux de ses amis grands patrons ont tout de l’opération opportuniste : chacun peut s’en réjouir bien sûr, mais nul ne peut y avoir une stratégie sérieuse de reconquête industrielle. Les ouvriers, mieux que personne, savent combien le sort de notre appareil productif dépend d’une multitude de facteurs, sur lesquels l’action publique n’est d’ailleurs pas sans pouvoir. Mais cette pratique du coup d’éclat permanent, chère à Nicolas Sarkozy, tient de l’escroquerie politique. Les fausses promes
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