Le passage dans les usines est un exercice obligé pour tous les candidats. Traditionnel à l'extrême gauche, où Philippe Poutou et Nathalie Arthaud ont déjà apporté leur soutien à pas mal de boîtes en lutte. La candidate de Lutte ouvrière et celui du Nouveau Parti anticapitaliste, lui-même ouvrier syndicaliste dans l'usine Ford de Blanquefort (Gironde), ne sont pas loin de juger déloyale la concurrence «hypocrite» des «politiciens professionnels» devant les grilles d'usine.
Dès son premier déplacement de campagne, en juin, Jean-Luc Mélenchon était, lui, au chevet des salariés de Fralib (thé Eléphant). Le candidat du Front de gauche s'est donné une «mission» : «Rendre visibles les invisibles.» Avec le soutien des communistes, notamment de l'ex-numéro 1 du PCF, Marie-George Buffet, Mélenchon a multiplié les déplacements : ArcelorMittal, Fonderie du Poitou, Arkéma dans le Rhône, Petroplus et M-Real en Normandie, Peugeot Scooters près de Sochaux, Alstom à Belfort… Il prône l'«interdiction des licenciements boursiers», le remboursement des subventions publiques pour une entreprise restant moins de cinq ans en France et un «droit de préemption» de l'entreprise par les salariés en cas de fermeture.
Avec sa campagne pour le «produire en France», François Bayrou n'est pas en reste. Le président du Modem visitait jeudi une fonderie à Conty, dans la Somme. Sur un mur,