En banlieues plus qu’ailleurs, la confiance des citoyens en la politique aura souffert du verbe sarkozyste. Les mots qui blessent et stigmatisent, mais surtout le discours sur la toute-puissance présidentielle y ont commis beaucoup de dégâts. Les banlieues ont été en colère. Elles sont aujourd’hui, et c’est peut-être pire, désabusées. La hausse de la participation lors du scrutin de 2007 risque de n’être que l’exception confirmant la règle qui prévaut dans ces territoires parfois oubliés de la République : l’abstention massive. Les candidats de tous bords s’abstiennent, il est vrai, d’en faire un enjeu majeur. Ils s’y déplaceront tous, nourrissant l’illusion d’un droit de cités dans la campagne. Les questions de la dette, la crise de l’euro, les finances publiques, la politique de l’emploi occupent la place qu’elles méritent dans les débats, le plus souvent de bonnes qualités. On ne peut pas en dire autant des quartiers dits difficiles. La campagne sera une nouvelle occasion manquée. Bien sûr, les politiques de transports, de logements, d’emplois et de sécurité en banlieues dépendent beaucoup du dynamisme des politiques locales. Et, depuis vingt ans, beaucoup de moyens ont été consacrés à la politique de la ville. Les banlieues n’ont pas besoin d’un plan qui n’aurait de Marshall que le nom. Un sujet pourtant mériterait un débat national : celui de l’école et de l’effort que la collectivité est prête à consentir pour que les écoliers des ZUS et des ZEP redeviennent des enfant
EDITORIAL
Dégâts
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par Paul Quinio
publié le 27 février 2012 à 0h00
(mis à jour le 27 février 2012 à 8h24)
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