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Libération
Chronique éconoclaste

Peut-on payer la dette publique en imprimant de la monnaie ?

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Chaque lundi, pendant la campagne présidentielle, l'économiste Alexandre Delaigue pose une question économique qui fâche politiquement.
publié le 27 février 2012 à 11h13

Si les commentateurs ont étudié certains points principaux du programme économique de Marine Le Pen - taxes sur les importations, sortie de l'euro et dévaluation du franc, immigration, dépenses, en particulier - le point principal de sa stratégie de désendettement n'a que peu été abordé. Il s'agit de sa volonté d'abroger la «loi Pompidou-Giscard de 1973» qui, avec l'indépendance de la banque centrale de 1993, «oblige l'Etat à se financer auprès des marchés financiers internationaux, en interdisant au trésor d'emprunter directement à la banque de France à un taux d'intérêt presque nul». Cela serait la principale cause de l'endettement public depuis les années 70.

Marine Le Pen n'est pas seule à stigmatiser la «loi de 73»; Nicolas Dupont-Aignan et Jean-Luc Mélenchon la critiquent également. Ils veulent revenir sur l'interdiction pour la banque centrale de refinancer directement les dettes publiques. Mais elle est pour l'instant la seule à détailler un programme de désendettement public fondé sur la monétisation de la dette. Elle propose en effet que chaque année, après retour au franc, la banque centrale monétise 100 milliards d'euros de dette publique, c'est à dire, la rachète en créant de la monnaie, et l'annule. Elle explique que cela n'aurait aucune conséquence négative: la masse monétaire a augmenté considérab