Le poste est alléchant mais, vu la situation du pays, casse-gueule. «Je rétablirai dans toute sa dimension la fonction de Premier ministre», répète François Hollande. Une chose est sûre : Hollande qui n'a jamais siégé dans un gouvernement a besoin d'un poids lourd à Matignon. Des noms circulent.
Favorite dans les sondages, Martine Aubry, «d'une présence et d'une loyauté irréprochables» dans la campagne, dixit Hollande, présente l'avantage de «couvrir à gauche un champ que Hollande n'a pas», reconnaît un proche du candidat. Et celui d'être une femme. Mais son caractère fait craindre à certains une «cohabitation intérieure» qui pourrait tendre les relations avec l'Elysée. Un hollandais : «Ils ne peuvent pas se souffrir, n'ont aucun atome crochu.» Pas plus qu'avec Laurent Fabius. Hollande a pourtant encensé sa contribution à la campagne à Rouen mi-février, soulignant qu'il en «aurait besoin davantage après l'élection». Une hypothèse qui hérisse les plus jeunes. «Avec Fabius, tu envoies le signal que depuis trente ans le PS n'est susceptible de fournir qu'un seul Premier ministre», se désole un chef de pôle.
Il y a Pierre Moscovici qui, selon un proche, «se rêve un destin à la Fillon : le directeur de campagne qui passe à Matignon». Mais«François a toujours dit : "le Premier ministre émerge pendant la campagne" et Mosco n'a pas émergé», tacle un hollandais. Et il y a les fidèles des fidèles : Michel S