On est le 3 mars 2017. Le salon de l'Agriculture touche à sa fin et aucun candidat n'a pointé le bout du nez au parc des expositions de la porte de Versailles.
Dans leurs stalles, les belles cornues ruminent leur déception de ne
plus être au centre de l'attention des futurs dirigeants du vieux pays
paille-foin.
On est loin de 2012 où Hollande faisait des heures supplémentaires pour
récupérer l'héritage de Chirac, son conscrit corrézien. Et où, même
Sarkozy, nez et nerfs sensibles d'urbain impatient, s'obligeait à
cajoler les bouses pour pouvoir toujours compter à la fin de la foire.
L'édition 2017 voit la mise au rebut de rites et d'habitudes qu'on
pensait éternels.
Fini les visites aux usines en désarroi et la montée sur le tonneau pour
haranger les Billancourt de futurs chômeurs, veufs du made in France.
L'industrie française n'existe plus, ou si peu. Paix à son âme! Ca
survit sur le luxe, le tourisme et l'armement.
Mis en route par le gouvernement rose-vert, le partage du travail et le
revenu d'existence permettent aux citoyens de passer malaisément à
travers les gouttes du désoeuvrement et de la paupérisation.
A défaut d'aciéries, les prétendants arpentent les start-up du numérique
mais cela manque d'héroïque fantaisie avec casques de chantier et bleus
de travail.
A l'étonnement général, l'Hexagone se détourne également de ses
campagnes. L'agro-alimentaire marque le pas et la France n'est plu