Zen en apparence, soucieux en son for intérieur. Tel est Nicolas Sarkozy en campagne à Montpellier (Hérault), où il a surjoué la décontraction, hier, durant près de trois heures au milieu d’élèves d’un internat d’excellence, avant de présenter dans un discours les grandes lignes de son programme pour l’école.
Soleil printanier, jeunesse métissée et établissement scolaire modèle : tout est réuni en ce début d'après-midi pour installer l'autoproclamé «candidat du peuple». En vrai pro, il ne s'y trompe pas, prenant tout son temps pour déambuler dans les classes, sécher les larmes d'un petit garçon de parents divorcés avec des paroles rassurantes, interroger des cantinières sur des sujets aussi essentiels que leur âge ou leur lieu de résidence. L'humeur du pays à son égard a-t-elle changé depuis qu'il est candidat ? «Je ne sens rien, rien du tout. C'est trop tôt…» glisse le chef de l'Etat à Libération. Un des piliers de son staff ne veut voir que cet écart qui se réduit au premier tour avec François Hollande : «Après, c'est une autre partie qui démarre au second tour.»
Vieux tubes. Pour l'heure, il faut rassurer le candidat UMP. Avec des salles combles (5 000 personnes) et des marées de drapeaux tricolores, comme dans ce Zénith de Montpellier où le public s'époumone à scander le prénom de sa star : «Nicolas… Nicolas…» Il sourit. Mais cela ne ressemble en rien au bonheur du triomphe en marche de 2007. Avec le talent de p