Alors que la campagne présidentielle s’intensifie, la République et ses figures sont au centre des débats. Le malaise autour de la fête au Fouquet’s du président sortant, exprimé par lui-même à travers ses mots hésitants, est symptomatique de l’évolution des figures de la République en moins de cinq ans. Les prétendants à l’onction populaire se préparent à présider une «république». Elle mérite que l’on s’y attarde pour en faire ressortir les figures renouvelées. La République ne saurait être prise comme un label rassurant, désincarné de valeurs intrinsèques. Depuis 1789, les citoyens doivent pouvoir réclamer des comptes à toute personne exerçant une fonction publique. L’exigence est plus que jamais d’actualité. La République doit être impartiale, impersonnelle et, in fine, morale.
La République doit être impartiale, c’est-à-dire gommer le plus possible les risques de conflits d’intérêts inhérents à l’exercice de fonctions publiques. Il y a un an était remis au président de la République le très riche rapport de la Commission de réflexion pour la prévention des conflits d’intérêts dans la vie publique. Ce rapport pointait de nombreux dysfonctionnements et proposait une série de remèdes. Plus d’un an après sa remise, aucun texte contraignant n’a été adopté sur ce registre. Le président sortant avait promis une loi pour combler d’évidentes lacunes en la matière. Pourtant le texte ne sera sans doute pas voté, ni même débattu avant la fin de la législature.
La République doit être