Coup de tonnerre dans la campagne. En proposant, lundi soir, d’instaurer un taux marginal d’imposition à 75% pour la partie des revenus dépassant un million d’euros, François Hollande a créé un vrai effet de surprise. Après trente ans de baisse continue du barème de l’impôt sur le revenu, qui, couplée à la multiplication des niches fiscales, a fait fondre d’autant les recettes tirées de cet impôt, le candidat socialiste propose d’inverser la tendance. L’effet d’une telle mesure serait d’ailleurs moins de faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’Etat - compte tenu de la faiblesse de la population concernée - que de dissuader les entreprises de verser des rémunérations mirobolantes. Bref, d’instaurer, par le caractère quasi confiscatoire du taux à 75%, un embryon de salaire maximum. Quel intérêt, en effet, aura une entreprise à rémunérer une personne au-delà d’un million d’euros, si les trois quarts de cette somme vont au fisc ? Dissection d’une mesure choc, qui n’a pas fini d’alimenter le débat de l’élection présidentielle.
Comment la mesure s’appliquerait-elle ?
L’impôt sur le revenu est un impôt progressif. Ce qui signifie que plus l’on gagne, plus on paie d’impôt. Concrètement, on découpe le revenu en tranches, et on prélève une part d’autant plus importante que la tranche est élevée. Ainsi, et suivant le barème actuel (mais sans prendre en compte la contribution provisoire sur les hauts revenus mise en place par l’actuel gouvernement), un contribuabl