Nicolas Sarkozy est dans sa bulle. Concentré sur sur son sujet et sa bataille. Depuis son entrée en campagne, il a réussi à enclencher une fragile dynamique qui se traduit par une remontée des intentions de vote en sa faveur au premier tour. La droite serre les rangs. Les «petits» Morin, Boutin et autres Nihous ont été éjectés. Dominique de Villepin devrait suivre. L'ascension du FN semble - pour l'heure - enrayée. Et François Bayrou a de nouveau calé. Tout le camp sarkozyste attend maintenant un croisement des courbes avec François Hollande. Comme en 2007, le candidat UMP est persuadé que la victoire se dessine au premier tour en réunissant son camp et en dévorant une partie de l'électorat FN.
François Hollande, lui, relativise la «percée» sarkozyste. Depuis Giscard d'Estaing en 1981, tous les présidents sortants, candidats à leur réélection, sont arrivés en tête avant d'affronter le deuxième tour. Les yeux rivés sur les sondages, le député corrézien constate qu'il ne fléchit pas dans son duel final. Son avance est telle (de 10 à 15 points) qu'il se contente simplement d'ajuster sa campagne et de créer la surprise (la taxation à 75% pour les millionnaires en euros) pour restreindre l'espace médiatique de son challenger. Il garde précieusement sous le pied ce qui sera sans doute l'un de ses plus imparables arguments de l'entre-deux-tours: Nicolas Sarkozy, stop ou encore?
Cette question du référendum anti-Sarkozy hante l'équipe du chef de l'Etat. Elle a eu le sentiment de s'en