Il est 16 h 40. Et le petit café du Palais, dans le cœur du Bayonne historique, a des allures de bunker assiégé. Dehors, des CRS tentent de repousser quelques centaines de manifestants à coups de matraque. Dedans, Nicolas Sarkozy tient une conférence improvisée dans une ambiance surchauffée. On entend les sifflets de la rue. Des œufs viennent s'écraser sur la vitrine du café. Et le président-candidat tape. Contre les «voyous», les «militants socialistes qui s'associent à des indépendantistes dans des manifestations de violence pour terroriser les braves gens qui n'avaient qu'une envie : venir me rencontrer». Et puis c'est la charge contre le candidat socialiste. Violente. «Monsieur Hollande a annoncé l'épuration, s'il était élu, de tous les magistrats, de tous les fonctionnaires et de tous les ambassadeurs qui ne pensent pas comme eux, forcément, ça échauffe les esprits des gens à la base.»«Si c'est cela la conception de la démocratie, alors le débat doit vraiment s'engager car on n'en a pas la même.» Sarkozy fait référence à une déclaration de Hollande, le 19 février, l'accusant d'avoir mis en place «un Etat UMP» et avertissant que les hauts fonctionnaires qui «sont liés à ce système auront forcément à laisser la place à d'autres».
BroncaEn fait, le déplacement de quelques heures dans le Pays basque, qui devait être une simple déambulation à la rencontre des Français, fut un pénible chemin de croix d’une demi-heure dans les ruelles de Bayonne, sous les huées et les sifflets. Jusqu’au premier dérapage de la campagne.
Sarkozy aurait peut-être dû se méfier du tempérament basque. En début d'après-midi, il visite l'exploitation agricole de Philippe et Christine Saint-Esteven. Ils gagnent un Smic à deux