La visite à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), hier, du candidat-président Nicolas Sarkozy, contraint de se réfugier dans un bar du centre-ville pour échapper à la bronca de militants de la gauche abertzale (indépendantiste), s'est terminée par une exfiltration très protégée par les CRS.
«Nicolas Sarkozy ne devait pas s'attendre à être bienvenu au Pays basque», indique Jean-François Lefort, porte-parole de Batasuna, le parti indépendantiste interdit en Espagne, mais autorisé en France. Dans le quartier historique de Bayonne, où les militants de la gauche abertzale ont historiquement pignon sur rue, la venue de Sarkozy «a été vécue comme une provocation au moment où les élus basques et la population mettent tous leurs espoirs dans la résolution du conflit basque», ajoute un militant socialiste présent lors de l'échauffourée. Sarkozy avait déclaré, quelques heures avant les huées de Bayonne, vouloir s'aligner sur la fermeté de l'Espagne vis-à-vis d'ETA. En novembre, l'organisation séparatiste a pourtant annoncé l'abandon définitif de la lutte armée. Un pas en avant resté jusqu'ici sans réponse, tant du côté de Paris que de Madrid. L'Espagne et la France n'ont entamé aucune négociation directe ou indirecte avec les partis indépendantistes et les négociateurs internationaux mandatés par ETA.
Qui plus est, les arrestations de militants indépendantistes se sont encore poursuivies ces dernières semaines en France. Le 5 février, une manifestation avait rassembl