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Libération

Henri Guaino, à bout de mots

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publié le 5 mars 2012 à 0h00

«Si je vous traite de sale con, ça va vous plaire ?» Et soudain, il explose en plein vol. Depuis quelques minutes, Henri Guaino, «plume» de Sarkozy, est harcelé, à propos de feu le débat «indigne» sur l'identité nationale, par un moustique nommé Jérôme Guedj, président socialiste du conseil général de l'Essonne. On est sur le plateau de France 3 Ile-de-France. Et tout d'un coup, Guaino à Guedj : «Et si je vous traite de sale con…» Puis Guaino monte en puissance et, brisant les codes des débats télé, il hurle comme un prof bordelisé : «C'est insupportable, à la fin. Je peux parler, oui ? Taisez-vous !» Buzz immédiat garanti.

Si cette spectaculaire sortie de route du conseiller spécial de Sarkozy, sur une télé locale d’Ile-de-France, a ainsi «buzzé», ce n’est sans doute pas seulement du fait du pittoresque de la séquence. Il n’est pas anodin que ce soit le ciseleur de formules de l’équipe, qui se retrouve soudain à bout de mots. Cette crise de nerfs révèle que ce pouvoir est au bout des stratégies de camouflage verbal. En a-t-on déployé de la créativité, pour faire passer le racisme pour une opinion acceptable parmi d’autres ! Cet homme fut peut-être, naguère, un républicain authentique. Il a été recruté pour ça. Et soudain, les boutons ne répondent plus. On a bien joué, pourtant. Recruter Guy Môquet pour couvrir une politique anti-immigrés, il fallait tout de même y penser. Mais à force de le secouer, on a fait tilter le flipper. Et les mots