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Libération
«Vu de» Hem

«J'aurais été à Bayonne, je lui aurais aussi jeté des tomates»

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Dans la petite ville du Nord, les passants ont déjà relégué Nicolas Sarkozy au passé.
A Hem, en novembre 2011. (Photos Aimée Thirion)
par Stéphanie Maurice, Envoyée spéciale à Hem (Nord)
publié le 5 mars 2012 à 11h11

Pendant la campagne présidentielle, «Libération» s'invite à Hem, près de Lille.

Aux abonnés absents, la campagne de l'UMP? A Hem, ville centriste, sur les panneaux électoraux, on ne voit que le sourire de Joconde de François Hollande, et la blondeur de Marine Le Pen. Sarkozy effacé, c'est aussi vrai dans les conversations. Sofian, 32 ans plombier, s'inquiète tout de même de la

«bête de campagne»

qu'est le Président, pour mieux le descendre en flammes.

«Ça se voit trop, qu'il essaye de sauver les meubles. Il sait bien qu'il a perdu, alors il ne sait pas trop quelle campagne mener.»

L'épisode de Bayonne, où le chef de l'Etat s'est fait chahuter par des manifestants jeudi dernier, ne lui fait ni chaud ni froid.

A l'arrêt de bus, Elodie, 18 ans, n'est même pas au courant: «Je n'ai pas regardé la télé hier, et puis je m'intéresse plus à Marine Le Pen», confie-t-elle. Ce qu'elle a retenu de la semaine de Nicolas Sarkozy? «Il veut augmenter les salaires des maîtres d'école, mais il devrait augmenter le salaire de tout le monde. Moi, je suis en apprentissage, et c'est de l'esclavage: je travaille 35 heures par semaine comme serveuse et je gagne 300 euros par mois. Il faut faire plus attention à la France.» Et pour cela, elle fait bien plus confiance à Le Pen, «qui va virer tout ceux qui foutent le brun [le bordel, en ch'ti]».

Deux femmes discutent à voix forte: «Ça va péter, c'est sûr. Ça va touj