La chancellerie dément, les sociaux-démocrates du SPD s'insurgent, le ministre des Affaires étrangères s'inquiète de l'image de l'Allemagne… Selon l'hebdomadaire Der Spiegel, Angela Merkel aurait convenu avec ses homologues italien, Mario Monti, et espagnol, Mariano Rajoy, de ne pas rencontrer François Hollande avant les élections. Rejoints par le britannique David Cameron, ils voudraient protester contre l'intention affichée par le socialiste de revenir sur le pacte fiscal, pierre angulaire du plan de sauvetage de l'euro, selon Berlin. Hier, sur France 3, Hollande a estimé que «des dirigeants européens ne devaient pas peser sur la décision du peuple français».
Le 6 février, Angela Merkel avait annoncé son soutien à Nicolas Sarkozy dans une interview conjointe à la télévision - «parce que nous appartenons à des partis amis». A ce jour, elle n'a jamais répondu aux appels du pied de François Hollande, qui voulait la rencontrer. «Chaque chef de gouvernement choisit indépendamment si, et comment, il souhaite recevoir monsieur Hollande, a indiqué hier une porte-parole de la chancellerie, laconique. Pour l'instant, aucun rendez-vous n'est prévu» avec Merkel.
«Angela Merkel nuit aux intérêts de l'Allemagne en tentant d'influencer la campagne en France», estime le SPD dans un communiqué. «Il est étonnant que la chancelière commette deux fois la même erreur, s'inquiète le député social-démocrate Thomas Opermann.