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Libération

Un président sortant extrêmement à droite

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Sarkozy a renchéri sur la viande halal et le droit de vote des étrangers.
publié le 5 mars 2012 à 0h00

Au moins, il ne sera pas dit que le candidat Nicolas Sarkozy n’a pas de constance. Il est entré en campagne sur un pied droitier. Trois semaines plus tard, il n’en change toujours pas. Quitte à donner l’impression de suivre à la trace le Front national. Avec, en rabatteur, son fidèle ministre de l’Intérieur, Claude Guéant.

Ce week-end en a été une éclatante illustration. Vendredi soir, en Meurthe-et-Moselle, devant 300 militants UMP, Guéant sort la grosse Bertha en déclarant : «Nous ne voulons pas que des conseillers municipaux étrangers rendent par exemple obligatoire la présence de la viande halal dans les repas des cantines.» Immédiatement, la polémique éclate.

Volte-face. Le lendemain à Bordeaux, pour son 5e meeting de campagne, Sarkozy, loin de prendre ses distances, colle aux propos de son ministre : «Donner le droit de vote aux étrangers, […] c'est mettre le maire sous la menace du chantage communautaire.» Et de déclarer quelques secondes plus tard : «Reconnaissons à chacun le droit de savoir ce qu'il mange, halal ou non. Je souhaite l'étiquetage des viandes en fonction de la méthode d'abattage.» Comme une réponse à Marine Le Pen, qui avait lancé (à tort) le 18 février que «100% de la viande distribuée en Ile-de-France serait de la viande halal», déchaînant les réactions. Pourtant, trois jours après, en visite à Rungis, Nicolas Sarkozy avait répondu que cette polémique «n'avait pas lieu d'être».

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