Plus on s’approche de l’échéance, plus la campagne s’oriente vers une confrontation Hollande-Sarkozy. Comment expliquez-vous cette inéluctable bipolarisation?
L'élection présidentielle est devenue un choix dans la main des partis qui imposent aux citoyens leurs candidats. On pourrait avoir des partis pragmatiques. Mais non! Ils sont idéologiques et fonctionnent selon un principe simple, celui de l'électrode qu'on accroche à la queue de la souris blanche: il faut envoyer l'impulsion électrique qui la fera sursauter. A droite, paf, un petit coup d'immigration! Ça ne marche pas assez fort? Un petit coup de sécurité! Pareil à gauche: un petit coup sur les riches! Mais il ne se passera rien. Nicolas Sarkozy ne fera jamais ces référendums et François Hollande, même s'il met en place sa tranche d'impôt à 75%, sera obligé de corriger trois mois plus tard.
Mais un candidat qui se dit «au-delà» des partis et des clivages ne paraîtrait pas inaudible?
On confond toujours la conquête et l’exercice du pouvoir. La classe politique est obsédée par la conquête du pouvoir mais ne l’exerce pas. Même après l’élection, on reste dans la recherche de ce socle dur et rarement dans le rassemblement ou dans le dépassement de