L’accident bête(s) : il aura suffi que Marine Le Pen pousse la porte des abattoirs halal pour que la droite se précipite derrière elle. Le terrain était glissant et pas un ne s’en est relevé. En quelques jours, l’UMP aura réussi l’exploit de se mettre à dos le Crif et le CFCM, les deux institutions représentant les communautés juives et musulmanes de France.
Etiquetage. Claude Guéant avait dégainé en expliquant que le droit de votes des étrangers risquait d'aboutir au «halal obligatoire» dans les cantines. Tandis que le candidat Nicolas Sarkozy, après avoir assuré dans un premier temps à Rungis que le halal était un non-sujet, appelait, samedi à Bordeaux, à la mise en place d'un étiquetage permettant d'identifier clairement les produits en fonction de la méthode d'abattage. Avant d'expliquer, sur la base d'un sondage non identifié, que le halal était «le premier sujet de préoccupation» des Français. Le même jour, François Fillon élargissait le sujet à la question du casher en déclarant que les religions devaient revenir sur leurs «traditions ancestrales» sur l'abattage rituel.
Richard Prasquier, le président du Crif, peu coutumier de la moindre critique envers le gouvernement, s'est dit «choqué» par les déclarations «stupéfiantes» de François Fillon. Le Consistoire central et le grand rabbin de France, Gilles Bernheim, ont suivi, appelant les «politiques de tous bords et de tous camps à cesser d'instrumentaliser