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Libération
CHRONIQUE «ENTRE LES LIGNES»

Mélenchon le moderne

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Pendant toute la campagne présidentielle, Antoine Guiral décrypte le dessous des cartes politiques.
publié le 8 mars 2012 à 19h20

La facilité consiste à dire que Jean-Luc Mélenchon fait de la politique à l'ancienne. Avec lui, foin de com' calibrée, de spin doctors payés à prix d'or et autres éléments de langage. Pas de Carla Bruni ou de Valérie Trierweiler pour adoucir l'image. Il rédige lui-même des discours «prototypes». S'empare de sujets complexes (l'Europe et ses traités, la «planification écologique»...) en affirmant vouloir «éduquer le peuple». Affronte le Front national en démontant son programme et sa candidate Marine Le Pen... Il a mis une fois pour toute l'émotion et la narration au rancard. Tous ces éléments rendent Jean-Luc Mélenchon paradoxalement moderne.

Sa campagne n'en finit pas de surprendre. Ses meetings affichent complets. A la différence des autres candidats, il ne fabrique pas ses salles à grand renforts d'autobus remplis de faux «vrais gens». Son public est composé de néophytes et de militants, de très jeunes gens et de plus de 60 ans, de profs et d'ouvriers... Les uns veulent voir le show du tribun, d'autres ont besoin de juger l'animal sur pied avant de, peut-être, voter pour lui. Mais tous ont un appétit de politique et cherchent des raisons d'espérer. Certes le crépusculaire Parti Communiste Français (1,93% à la présidentielle de 2007) lui fournit un sérieux coup de main logistique. Les «camarades» n'ont plus guère de troupes mais ils ont conservé leur appareil politique quasi intact et le mettent à disposition.

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