Clermont-Ferrand subira-t-elle une percée du vote Front national? C'est ce que semble penser Jean-Michel Gilles, délégué CGT des usines Michelin. «Autour de moi, les collègues en parlent. Ils ont parfois une attitude déroutante, assure-t-il. Ils disent qu'ils vont utiliser la blonde pour faire peur à Sarkozy». Si ce syndicaliste pense qu'aucun élu du personnel n'ira voter FN, il est certain «que des syndiqués franchiront le pas».
«Les ouvriers veulent un Président pour les pauvres, mais si c'est Hollande ou Sarko qui passe, nous, les petits, on restera comme on est», explique Brigitte. Cette autre déléguée CGT votera Le Pen, sans complexes. Cette conductrice de machines dans une usine agroalimentaire, issue d'une famille de tradition communiste – son père votera Mélenchon et Hollande –, présente son vote comme un «ras-le-bol» mûrement réfléchi. «On a tellement été trompés. Ce coup-ci, ça passe ou ça casse.» Si cette fan de Johnny ne cache pas son choix électoral, elle n'apporte pas un soutien appuyé à la machine frontiste: «C'est n'importe quoi ce débat sur le halal. Avec cette méthode, les vaches ne savent pas qu'elles vont à la mort. Elles sont donc moins stressées et la viande est bien meilleure.»
«Le Pen rétablira le droit de fumer dans les bars»
Sur le marché aux Puces de la ville, étiqueté «mi-populaire, mi-bobo», militants Front de gauche et écologistes se côtoient poliment. Leur analyse de la situation est plus nuancée. «Nous ne sommes pas à M