Plus de communistes en France ? Pierre Laurent en sourit encore, «tellement la déclaration de François Hollande était ridicule». Pierre est le monsieur discret assis au bureau de Georges, place du Colonel-Fabien, à Paris (XIXe). En 2010, il a succédé comme secrétaire national à Marie-George, elle-même héritière du fauteuil de Robert.
Au siège du Parti communiste français, comme dans le show-biz, on s'appelle par son prénom, de l'accueil au cinquième étage, celui de la direction. Une habitude de «camarades» qui dure, comme le parti. Car tout est debout, assure Pierre, même s'il n'y a pas de candidat communiste à la présidentielle, pour la première fois depuis 1974 : 130 000 adhérents déclarés (une bonne moitié à jour de leur cotisation), 10 000 élus, une cocampagne derrière Jean-Luc Mélenchon, des candidats dans 412 circonscriptions aux législatives de juin.
Et bien sûr, il y a le siège, ovni démesuré pour les 44 permanents qui l'occupent. Le phare du PCF, qui semble avoir disparu des écrans radar médiatiques et même de la mémoire des candidats. «On fera tout pour le garder, ce siège, l'idée de vendre est inimaginable, affirme Pierre. C'est la dernière chose à laquelle on renoncera.» Un bâtiment psychédélique, comme on disait dans les années 70, qui rend l'âme visible.
On prend l'ascenseur, on passe Liberté, j'écris ton nom, tapisserie d'Aubusson signée Fernand Léger, et à droite, il y a le bureau de Georges. Ambia