Nicolas Sarkozy n'a-t-il pas des yeux? Nicolas Sarkozy n'a-t-il pas des mains, des organes, des dimensions, des sens, de l'affection, de la passion? C'était, cette semaine, le cri à la Shylock du Président-candidat, du candidat-Président, du président sortant, appelez-le comme vous voulez, «mon homme» même, si vous vous appelez Carla Bruni-Sarkozy. C'est elle, d'ailleurs, qui a porté à bout de bras la livre de chair sarkozyenne, l'exhibant à tous, depuis son «nous sommes des gens modestes» au goût de brioche mardi jusqu'à France 5 jeudi soir. Invitée de C à vous, l'épouse s'est répandue: «J'ai peur pour lui, j'ai peur pour sa santé, c'est bête mais il se donne tellement (...) il travaille 20 heures par jour donc j'ai eu peur...» Là, elle s'est arrêtée, le regard dans le vague, cherchant ses mots: «...Qu'il meure! Tout d'un coup, qu'il tire trop sur la corde.»
Ah oui, quand même. La mort. On en est là. Va falloir être créatif, les amis, pour tenir jusqu'au premier tour, parce que, niveau chantage sentimental, vous nous avez déjà tout fait. Jeudi soir, sur France 5, Nicolas Sarkozy meurt. Jeudi matin, sur BFM TV et RMC, il nous pique sa petite crise: si vous m'élisez pas, je m'arrête de respirer et je fais une fugue en Alaska avec des potes, pardon, je quitte la vie politique. Na. Mardi soir sur France 2, c'était confession intime, non pas l'émission avec des Ch'tis tuningophiles, mais littéralement ça. Figurez-vous que le Fouquet's n'était p