C'est un terme susceptible, polémique et lourd en sous-entendus. C'est un mot qui pourrait bientôt disparaître. Samedi, François Hollande a annoncé que toute référence à la «race» allait être rayée de la Constitution française s'il était élu président. «Il n'y a pas de place dans la République pour la race. Et c'est pourquoi je demanderai, au lendemain de la présidentielle, au Parlement de supprimer le mot race de notre Constitution», a déclaré le candidat socialiste lors d'un meeting consacré à l'outre-mer. Eva Joly, la candidate écologiste à l'Elysée, avait avancé la même idée en février.
«Symbolique». Le mot honni figure dans l'article premier de la Constitution : «La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances.» Au lendemain de la Second Guerre mondiale, le terme est inscrit dans le préambule de la Constitution de 1946, et ne fait bondir personne. Au contraire. «Dans les circonstances particulières de l'après-guerre, il paraissait important de l'écrire, rappelle Guy Carcassonne, spécialiste du droit constitutionnel. Cette phrase a même pour objet de dénier toute portée au terme de race.» En 1958, quand la nouvelle Constitution, qui reprend le préambule de celle de 1946, est adoptée, le mot ne fait toujours pas de débat. Ce n'est que dans les