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Libération
EDITORIAL

Improvisation

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publié le 12 mars 2012 à 0h00

Du halal à l'avenir de la construction européenne. Ainsi résumé, le méga-meeting de Villepinte devrait permettre à Nicolas Sarkozy de remettre sa campagne sur de meilleurs rails. En délaissant les polémiques de cour de récré, le candidat de l'UMP a tenté hier de prendre une hauteur mitterrandienne de président soucieux de rassembler et d'embrasser un dessein européen. Mais n'est pas Mitterrand qui veut. En choisissant le terrain de l'immigration et le ton de l'oukase, Nicolas Sarkozy tire l'Europe vers le bas de ses calculs électoraux. C'est toujours dangereux. Les dix jours qui viennent diront si Sarkozy aura décollé à Villepinte comme Hollande l'a fait au Bourget. Il est permis d'en douter tant le président sortant est apparu plein de contradictions. A force d'avoir compris beaucoup de choses et de se repentir à longueur de discours, Nicolas Sarkozy frôle le tête-à-queue : «La volonté ne peut pas tout», a déclaré celui qui a fait et continue de faire du volontarisme son arme principale, y compris sur le terrain européen. A propos de la fonction présidentielle, «rien ne pouvait y préparer avant de l'avoir vécue», a expliqué le Président, qui a juste oublié de demander à ses amis d'arrêter le procès en inexpérience contre Hollande. Contradiction encore quand il s'arroge la possibilité de modifier les traités européens mais l'interdit à son adversaire. Derrière l'opération de force d'hier, l'improvisation continue de dominer. Nicolas Sarkozy s'est d'ailleur