A quarante jours du premier tour, Nicolas Sarkozy cherche toujours l'étincelle pour enflammer sa campagne. Hier, à Villepinte, il a lancé une supplique aux siens - «Aidez-moi !» - et en a appelé aux forces de l'esprit chères à François Mitterrand en lui empruntant son slogan de candidat-président de 1988, «la France unie». Pas sûr que cela suffise…
Alors, pour tenter de «tout renverser» d'ici au 6 mai, il a surtout adressé un double ultimatum à l'Union européenne sur le contrôle de ses flux migratoires et la concurrence «déloyale» qui menace son économie. Se relancer à travers l'Europe - un thème quasi absent des débats de la présidentielle - est un pari osé. Mais plutôt habile au plan politique : en souhaitant mettre en place une forme de protectionnisme économique et mieux contrôler l'immigration, Nicolas Sarkozy tend la main à la France du non au référendum de 2005. Il réactive au passage sa thématique du «président protecteur» et met les pieds sur le terrain de la gauche version «démondialisation» Montebourg-Mélenchon (lire page 5). Il donne aussi des gages à l'électorat de droite (FN compris) en menaçant de suspendre la participation de la France à l'espace Schengen dans douze mois si les contrôles aux frontières de l'Europe restaient en l'état.
Abscons. Avec l'exigence que l'UE se dote d'un «Buy European Act» sur le modèle de ce qui existe aux Etats-Unis, Nicolas Sarkozy se pose en champion du made in