«Je me souviens de ce mois de mai où les Français m'ont choisi comme président de la République. C'était il y a cinq ans. C'était hier. C'était il y a cinq minutes…» C'est par cette étrange évocation nostalgique que Nicolas Sarkozy a choisi de commencer son discours devant environ 45 000 militants survoltés au Parc des expositions de Villepinte (Seine-Saint-Denis). Sur un tapis de drapeaux tricolores, le candidat UMP a décidé de reprendre son costume de président. Depuis son entrée en campagne, Nicolas Sarkozy était redevenu d'un coup le candidat clivant, le boxeur de campagne qu'il a dû apprendre à dompter cinq ans durant. Une fois passés les incidents de Bayonne et la polémique sur la viande halal, il s'agissait pour lui de retrouver de la hauteur présidentielle. Mais sans rien lâcher sur le terrain des propositions chocs.
Curieux. Après le recours au référendum, le «travailler plus pour gagner plus» pour les enseignants du secondaire et la diminution de l'immigration légale, Nicolas Sarkozy a fait monter de quelques degrés la température, en lançant pas moins de deux ultimatums à l'Union européenne (un premier sur Schengen, un second sur un «Buy European Act» en faveur des PME). Et de menacer les partenaires de l'UE, en cas de désaccord, de mesures unilatérales. Quitte à provoquer une inédite crise européenne (lire page 4).
Avant cette double annonce, les amuse-gueule d'avant-discours avaient été particulièrement soignés. Il s'agissait d'o