Les jeunes. Ils sont la priorité de la campagne de François Hollande. L’équipe de Nicolas Sarkozy prend grand soin de les installer aux premiers rangs des meetings. Marine Le Pen, en prenant la place de son père, a donné un coup de jeune au Front national. François Bayrou, Jean-Luc Mélenchon ou Eva Joly font tout pour les mobiliser. Mais qui sont-ils ?
L'étude réalisée par Viavoice pour Libération et Animafac (1) montre que la jeunesse n'existe pas comme une entité autonome. Les jeunes ne se définissent pas contre ou à côté de leurs aînés. Ils partagent, et amplifient parfois, leurs préoccupations. L'enquête, souligne François Miquet-Marty, directeur associé de Viavoice, fait apparaître une jeunesse «soucieuse» pour l'avenir, mais qui peut aussi se dire «heureuse» à titre personnel.
Pour mieux cerner cette apparente contradiction, Viavoice a croisé les réponses et défini quatre grandes familles de 18-25 ans dont les ambitions et les inquiétudes diffèrent selon l'origine sociale, culturelle ou la scolarité. Il y a les «prosystèmes» (22%), les «contestataires» (32%), les «conformistes» (17%) et les «désenchantés» (29%). Quatre groupes très différenciés, marqués par leur sentiment d'inclusion ou de rejet dans la société et par l'intérêt qu'ils portent ou non à la politique. Pas une image de «la» jeunesse, mais une enquête sur «des» jeunes en 2012. «En entretiens collectifs, raconte Miquet-Marty, on déclenche un tollé quand on se réfère à